[Petite Histoire du luxe] Les Feux d’artifices : fleurs de fumées et étincelles colorées

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Mar 06, 2024

[Petite Histoire du luxe] Les Feux d’artifices : fleurs de fumées et étincelles colorées

Rapportés par l’explorateur Marco Polo, ces “feux magiques” ne tardent pas à devenir un symbole de l’autorité royale en Europe, en particulier en Italie. Bien que sa fabrication ait évolué au fil des

Rapportés par l’explorateur Marco Polo, ces “feux magiques” ne tardent pas à devenir un symbole de l’autorité royale en Europe, en particulier en Italie. Bien que sa fabrication ait évolué au fil des époques, la recette de la poudre à canon, dite “poudre noire”, reste la même : soufre, salpêtre et charbon de bois. Au départ, cette poudre noire fut développée à des fins médicinales avant qu’elle ne serve d’arme décisive à des campagnes militaires.

Devenue objet de divertissement et de fascination des monarques d’Europe, elle devient ensuite la composante essentielle des feux d’artifice. Cet ultime attribut royal a finalement été conservé à l’issue de la Révolution française pour devenir une composante clé des célébrations populaires. Pour autant, des considérations autant sécuritaires qu’écologiques (empreinte carbone et bien-être animal) amènent à progressivement remplacer les feux d’artifice par des nuées de drones, tant dans l’Hexagone que sur ses terres d’origine.

Retour sur une invention faite de bruits et de lumières.

Figurant parmi les quatre grandes découvertes chinoises du monde antique – aux côtés de la boussole, de l’imprimerie et du papier – la poudre noire est une fierté nationale.

Pour preuve, 2000 ans plus tard, Liuyang, dans la province du Hunan, lieu de naissance le plus crédible de la fameuse poudre magique, demeure un haut lieu du commerce international du feu d’artifices. Ce dernier – qui possède aussi son musée national dans la ville – se dit 烟花 yān huā, soit “fleur de fumée”.

Une légende tenace veut que le feu d’artifices ait été découvert par hasard, par les alchimistes taoïstes sous le règne de la dynastie des Tang. L’étymologie du mot “feu d’artifices”, 花 药 en mandarin (huā yào), signifie littéralement “médicament de feu”.

En effet, recherchant un élixir d’immortalité – dans la lignée du premier empereur de Chine Qin Shi Huang et de sa surconsommation de mercure – les alchimistes impériaux réalisent vers l’an 800 avant notre ère, une décoction dans un four à partir de divers minéraux, dont du salpêtre (nitrate de potassium) reconnu comme étant un conservateur alimentaire naturel. Ce dernier est notamment capable deprolonger la viedes aliments, quand il ne sert pas tout simplement d’engrais naturel. Selon une hypothèse, l’empereur Tang Taizong serait mort en buvant le breuvage, tandis que, selon une autre, le four aurait tout simplement explosé.

Une origine – moins mythique celle-là – fait état de Li Tian, un moine vivant dans la ville de Liuyang en Chine. Il aurait créé au IXe siècle les premières bombes d’artifice pour éloigner les mauvais esprits – les kouei ou gui 鬼. A cette fin, il aurait réalisé une mixture avec du carbone sous forme de miel séché, du bitume, du salpêtre et du soufre.

Selon les superstitions locales, ces revenants sans ombre à l’allure répugnante traumatisent les vivants et les mourants, provoquant maladies et catastrophes. Ces créatures ont la capacité de prendre n’importe quelle forme dont celle du démon de l’eau. Il peut alors emprunter les voies respiratoires et s’emparer du corps des vivants. Or, en bourrant des tiges de bambou de la mixture découverte par Li Tian avant de les allumer, cela provoque une explosion très bruyante. Un phénomène dû à la surchauffe des poches d’air creuses du bambou. Les premiers pétards et feux d’artifice de divertissement sont nés.

Quelque soit l’origine de ce combustible nécessaire aux feux d’artifices, les chinois ne tardent pas à découvrir deux règles de physique : la poudre explose au contact du feu et libère du gaz qui se propage rapidement en cas d’exposition à la chaleur.

Les empereurs chinois n’ont de cesse de perfectionner cette invention, en particulier sous la dynastie Song (960 – 1279) pour donner naissance au plus ancien explosif chimique et le seul connu jusqu’au milieu de XIXe, avant la découverte de la nitroglycérine et de la nitrocellulose : la fameuse poudre noire.

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